Telles étaient les moeurs des Arabes à lépoque de Mahomet. Quoique occupant un territoire assez vaste, ils nétaient pas très-nombreux. Le désert, léloignement des sources, les rochers, le sable, la vie pastorale qui dévore le sol, lexistence nomade qui ne fertilise rien où elle passe, labsence de culture, qui nétait pratiquée que dans les environs des villes, petites et rares, enfin la polygamie qui tarit lhomme dans sa source, lesclavage qui décime la famille, la guerre qui fauche les générations, ne permettaient pas à ces peuplades de se multiplier comme des peuples cultivateurs policés et sédentaires. On ne porte guère approximativement quà deux ou trois millions dhommes le nombre de cette nation qui allait conquérir à sa foi un tiers du globe. Le christianisme qui se répandait de proche en proche, et qui était devenu la religion de lempire romain, touchait au sixième siècle de son existence. LArabie nomade, de même que lArabie syrienne, était pleine de fausses prophéties, contre-coup des prophéties hébraïques. Des pressentiments vagues parlaient aux tribus errantes dun Messie dont la naissance devait transformer lArabie. On annonçait même quil naîtrait des Coraïtes, maîtres de la Mecque et gardiens du temple dAbraham, la Kaaba.
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