La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 12

Telles étaient les moeurs des Arabes à l’époque de Mahomet. Quoique occupant un territoire assez vaste, ils n’étaient pas très-nombreux. Le désert, l’éloignement des sources, les rochers, le sable, la vie pastorale qui dévore le sol, l’existence nomade qui ne fertilise rien où elle passe, l’absence de culture, qui n’était pratiquée que dans les environs des villes, petites et rares, enfin la polygamie qui tarit l’homme dans sa source, l’esclavage qui décime la famille, la guerre qui fauche les générations, ne permettaient pas à ces peuplades de se multiplier comme des peuples cultivateurs policés et sédentaires. On ne porte guère approximativement qu’à deux ou trois millions d’hommes le nombre de cette nation qui allait conquérir à sa foi un tiers du globe. Le christianisme qui se répandait de proche en proche, et qui était devenu la religion de l’empire romain, touchait au sixième siècle de son existence. L’Arabie nomade, de même que l’Arabie syrienne, était pleine de fausses prophéties, contre-coup des prophéties hébraïques. Des pressentiments vagues parlaient aux tribus errantes d’un Messie dont la naissance devait transformer l’Arabie. On annonçait même qu’il naîtrait des Coraïtes, maîtres de la Mecque et gardiens du temple d’Abraham, la Kaaba.
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