La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 22

Il ne paraît pas avoir cultivé en ce temps-là son âme avec moins de sollicitude que son intelligence. Sa beauté, sa modestie, sa séquestration des plaisirs profanes de la jeunesse cordite, son assiduité à la prière dans le temple, son respect pour les vieillards, son attention à recueillir les paroles des âges ; son affection filiale pour son père adoptif Aboutaleb, sa déférence pour les fils de cet oncle, dont il était l’hôte sans affecter d’en être l’égal, son goût pour la solitude, ses rêveries, nuages sous lesquels il semblait voiler la hauteur et l’éclat de son esprit, enfin une éloquence sobre qui ne parlait que quand on l’interrogeait, mais qui coulait de l’âme plus que des lèvres, et qui avait le don de persuader les autres parce qu’elle était déjà persuasion en lui, toutes ces qualités de naissance, de corps, d’esprit, de caractère, estimées partout, même chez les barbares, attiraient l’estime, le cour, les yeux de la Mecque sur l’orphelin d’Aminà. Elles attirèrent surtout le cour d’une femme opulente et considérée de la Mecque, nommée Kadidjé ou Khadîdja.
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