Mahomet et Kadidjé, unis de cour, mais toujours séparés de biens, selon lusage des secondes noces dans le désert, vécurent dans une fidélité exemplaire. Mahomet continua à avoir pour sa femme, plus âgée que lui, le respect et les déférences dun fils avec la tendresse dun époux. On trouve dans lhistorien arabe Aboulfeda un témoignage naïf et touchant des scrupules du mari pour lautorité de sa femme. Sa nourrice Halima, ayant entendu parler de son mariage et de ses richesses, vint lui faire le tableau de sa propre misère, et solliciter sa bienfaisance pour celle qui lui avait donné sa mamelle. Mahomet, attendri, nosa pas secourir sa propre nourrice avec lor de sa femme. Il sollicita humblement lui- même Kadidjé pour en obtenir lassistance demandée, et ce ne fut quavec la permission de Kadidjé quil donna à la pauvre Halima un troupeau de quarante brebis. Kadidjé ne tarda pas à enfanter un fils, premier né, nommé par elle Cacim, puis deux autres nommés Tayeb et Tayr, quatre filles ensuite, nommées Rocaya, Zaynab, Oummcolthoum et Fatima. Les fils moururent au berceau. Les filles vécurent jusquà la prédication de leur père, elles furent élevées dans sa foi. Othrnan, le khalife, en épousa deux successivement; la troisième, Zaynab, fut mariée à Aboul-As ; Fatima, la plus jeune épousa Ali, le plus jeune aussi des fils dAboutaleh et des cousins de Mahomet. Cest de Fatima que descendent aujourdhui tous les musulmans à turban vert, qui sappellent aujourdhui schérifs, et qui prétendent avoir dans leurs veines du sang du prophète des croyants.
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