La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 40

C’était l’époque où le pèlerinage attirait à la Mecque des Arabes de toutes les parties du désert. Ils convinrent de s’aposter sur les routes pour prémunir les pèlerins contre les nouveautés qu’un prétendu prophète, neveu d’Aboutaleb, semait comme un schisme dans la Kaaba. «Convenons aussi, délibérèrent-ils avant de sortir de la ville, de ce que nous dirons séparément aux pèlerins, afin que nos paroles concertées ne se démentent pas les unes les autres. «Dirons-nous que c’est un devin ? Non, car il n’a ni l’accent convulsif et incohérent, ni le langage plein de consonnances affectées de nos devins. «Dirons-nous que c’est un insensé ? Mais toute sa personne respire la dignité et la réflexion. «Dirons-nous que c’est un poète ? Mais il ne s’exprime pas en vers. «Dirons-nous enfin que c’est un magicien ? Mais il n’opère point de miracles; il ne pratique aucun des mystères de la magie ; sa seule magie est dans l’habileté et la persuasion de ses lèvres. «Disons donc que c’est un ennemi public qui sème par ses artifices la désunion dans les familles, qui envenime les cours qui fait que le frère se sépare du frère, le fils du père, la femme du mari ».
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