Kadidjé, fille de Khouwalid, chef dune des plus nobles maisons parmi les Coraïtes , était veuve. Son père et son premier mari lui avaient laissé des richesses quelle faisait valoir à leur exemple dans le commerce avec la Syrie. Ses caravanes traversaient le désert. Elle cherchait un intendant capable et fidèle pour lui confier la direction de ses affaires et la conduite de ses caravanes. Elle voulait sassurer de son zèle en lintéressant au succès de ses trafics par une part dans les bénéfices. Elle entendait louer partout le neveu dAboutaleb ; elle lui proposa ce poste de confiance dans sa maison. Peut-être la naissance illustre, la jeunesse et les grâces extérieures du fils dAminà, autant que ses vertus firent-elles concevoir dès lors à Kadidjé le vague espoir de sattacher un jour ce jeune homme par des liens plus étroits. Vertueuse, belle et jeune encore elle-même, elle pouvait, après avoir éprouvé le caractère de Mahomet, songer à en faire un second époux.
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