La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 92

Mahomet poursuivit les restes de la confédération, réfugiés et fortifiés dans la ville de Taïef. Chefs, guerriers, femmes, troupeaux, tout tomba dans ses mains. Une femme, rudoyée par les vainqueurs, s’écria : «Respectez-moi, j’appartiens de près à votre prophète » On la conduisit devant Mahomet. « Prophète de Dieu, lui dit-elle, je suis Chaïma, fille de Halîma, ta nourrice !- Quelle preuve me donnes-tu de ce que tu es ? répondit Mahomet. - La trace d’une morsure que tu me fis à l’épaule, un jour que je te portais enfant sur mon dos. Elle se découvrit et montra la cicatrice des dents de son frère de lait. La mémoire de son enfance et des soins maternels reçus, quand rien ne présageait sa grandeur dans cette pauvre tente, attendrit Mahomet. Ses yeux se mouillèrent ; il ôta son propre manteau et l’étendit à terre pour en faire un tapis à sa sour de lait. « Si tu veux rester avec moi, lui dit-il, je te traiterai en fille de ma mère ; si tu préfères retourner dans ta tribu, je t’y assurerai un sort riche et paisible. » La fille du désert préféra sa tente à Médine. Elle partit enrichie des dons de Mahomet .
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