Héraclius envoya, par les portes de fer du Taurus, une nouvelle armée pour la défendre. Les musulmans arrêtèrent cette armée dans les défilés de Horns, pendant que leurs principales tribus bloquaient la ville. Damas se défendit quatre mois avec lintrépidité du désespoir. Quatre armées campaient à ses quatre portes sans pouvoir les forcer. Khaled, devenu général lieutenant, commandait un de ces corps darmée. Irrité de ces lenteurs, il épiait lheure dun exploit digne de son nom. Une nuit quil se promenait seul autour des remparts, il entendit dans lintérieur des murailles le son des instruments de musique. Cétait le gouverneur de Damas qui avait ouvert des négociations avec Abou-Oheïda et qui célébrait la naissance dun fils. Les troupes de garde sur les remparts participaient à ces réjouissances et négligeaient leur poste. Khaled choisit quelques-uns des braves compagnons de ses victoires en Perse. Il fait lancer des cordes à noeuds coulant aux créneaux abandonnés ; il monte, suivi des plus intrépides, par ces échelles flottantes, sur le rempart, égorge les gardes de la porte, louvre à larmée, se précipite dans la ville et linonde de flamme et de sang. Les habitants, réveillés par le cri terrible : Dieu est grand, et Mahomet est son prophète! se prosternent devant les vainqueurs pour implorer la vie et lextinction des flammes. La fermeté dAbou-Obeïda fait prévaloir des conseils de la clémence. Tout ce qui est romain devient la dépouille des musulmans.
Les habitants de Damas conservent leur liberté, leurs maisons, leurs terres, à la condition dun léger tribut annuel en orge et en blé, égal seulement à sa semence de leur culture. Les musulmans ne demandaient à la terre conquise que de nourrir eux et leurs chevaux.
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