La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 50

Cependant le spectacle des sévices et des supplices subis sous ses yeux pour sa cause, par ses sectateurs, moins protégés que lui par la puissance de leur famille, consternait et humiliait le philosophe. Il les engagea lui-même à fuir la fureur de leurs concitoyens, et à chercher une terre où l’on pût adorer sans crime le Dieu d’Ahraham. Une première émigration sortit de la Mecque. Les émigrés prirent la route, les uns vers Yathreb ou Médine, ville où l’on tolérait les juifs; les autres vers l’Abyssinie, où le peuple était chrétien. Mahomet resta pour surveiller et accroître la moisson des âmes qui mûrissait une à une sous la chaleur de ses prédications. Ce fut l’époque de la conversion d’Omar’, qui devait être un jour khalife et maître de la Syrie et de l’Egypte. Omar, fils d’une des plus puissantes maisons de la Mecque, avait une sour mariée à Zayd, disciple secret de Mahomet. Le fougueux Omar se leva un jour de son tapis sur le parvis de la Kaaba, disant qu’il fallait en finir avec un homme qui infectait l’esprit et le cour des familles, et qu’il allait tuer Mahomet. «Que vas-tu faire ? lui dit un de ses parents, qui penchait en secret lui-même pour la foi nouvelle, et qui voulait préserver la vie du maître ; si tu veux châtier les infidèles, commence donc par tes proches ; ne sais-tu pas que ton beau-frère Zayd et ta sour Fatima pratiquent à l’ombre de leur maison la nouvelle foi ? »
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