Après ces actes de souveraineté, Mahomet alla prier sur le tombeau de sa première épouse, la vertueuse Kadidjé. Il y resta longtemps abîmé dans un recueillement quon nosa ni interroger ni interrompre. Nul ne peut mesurer le débordement intérieur de pensées, de souvenirs, de tristesses, de joies de Mahomet longtemps martyr, enfin triomphant, qui voit son oeuvre accomplie et qui vient pour ainsi dire la déposer sur le cercueil de celle qui fut, dans le temps de lincrédulité générale, la première croyante, la première néophyte et la première confidente de son grand dessein. La mort de Kadidjé enlevait à Mahomet la plus douce jouissance de sa conquête, celle de faire triompher avec lui lépouse qui avait partagé volontairement ses persécutions et ses mépris. Mais il la couronna comme Inès, après sa sépulture, par les versets du Coran à la louange de cette femme de foi».
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