La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 55

Les étrangers, prévenus par l’incrédulité des Coraïtes , lui prêtaient peu l’oreille. Ils le confondaient par ce mot de bon sens vulgaire qui se présente naturellement aux esprits irréfléchis: « Tes compatriotes et tes proches sont mieux placés que nous pour te juger; si tu veux nous persuader, commence donc par les convaincre ! » Les habitants d’Yathreb, ville jalouse de la Mecque, l’écoutaient seuls avec quelque faveur. Cette ville, peuplée en grande partie de réfugiés juifs, imbus de l’antique croyance d’un Messie qui devait affranchir leur race, fomentait la même pensée parmi les Arabes d’Yathreb. «C’est peut-être lui, disaient-ils entre eux; eh bien, qu’il vienne, qu’il se déclare et qu’il nous délivre de la domination des ennemis de Jéhovah ! » Des députés d’Yathreb, Juifs ou Arabes, virent plusieurs fois lui proposer un asile et une libre prédication dans leur ville. Bien qu’il eût perdu sa parole et ses peines depuis dix ans qu’avait déjà duré sa prédication dans sa patrie, et qu’il entrât dans la cinquantième année de sa vie, il répugnait à quitter la Mecque, parce que c’était le centre le plus fréquenté et le plus retentissant de l’Arabie.
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