La Vie de Mahomet

(Alphonse de Lamartine, 1854)

Livre 1 - Chapitre 3

L’Arabie confinait, d’un côté, avec les Romains, maîtres alors de la Syrie, avec les Persans, dont elle était séparée par l’Euphrate vers Babylone, avec l’Abyssinie, contre laquelle elle était, couverte par la mer Rouge, enfin avec les Indes orientales, dans un éloignement presque infranchissable comblé par l’océan Indien et le golfe Persique. Ses limites dans le désert étaient aussi vagues que l’horizon et aussi mobiles que le sable, s’étendant quelquefois jusqu’à l’Égypte d’un côté, par le désert de Pharan, de l’autre jusqu’à Damas, Palmyre, Baalbek, par les solitudes de la Mésopotamie. Les principales divisions de ce vaste territoire étaient le Hedjaz, partie aride et montagneuse qui s’étend parallèlement à la mer Rouge, et s’inclinant vers l’Yémen. La Mecque et Médine en étaient les capitales. L’Yémen, extrémité méridionale la plus rapprochée des Indes, baignée sur ses bords par l’Océan d’un côté, par la mer Rouge de l’autre ; Saba, dont la reine vint apporter ses parfums à Salomon , en était une des villes principales. Le Nedjd, noyau central, plateau élevé qui domine, en s’inclinant mollement sur deux faces, d’un côté la Syrie, de l’autre la mer. Enfin le désert proprement dit, autre océan de steppes et de sables entrecoupe d’oasis, confinant ici avec la Perse, là avec la Palestine, aussi impossible à délimiter que les vagues, où les tribus et les caravanes avancent et reculent comme des navires sur les flots.
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