Le jeune Ali, son cousin, élevé par lui comme son fils, et âgé seulement de douze ans , fut, après Kadidjé, le premier et le plus résolu de ses croyants. Lenfant, accoutumé à croire Mahomet sur parole, nhésita pas à voir, dans ce second père, loracle de son esprit, comme il était celui de son cour. Avec un courage supérieur à ses années, il crut marcher à Dieu lui-même en marchant sur les traces de son cousin. Lorsque Mahomet allait faire ses prières sur les collines des environs de la ville, Ali, rebelle aux suggestions, aux incrédulités de ses plus proches parents et même dAboutaleb, son père, accompagnait de loin Mahomet dans un recueillement qui bravait la raillerie des autres enfants de son âge. On le voyait, disent les chroniques, agenouillé ou couché la face contre terre derrière Mahomet, imiter tous les gestes, toutes les attitudes, toutes les élévations de cour et toutes les paroles de son cousin. Un jour, son père Aboutaleb, les ayant suivis et surpris dans ces prières « Que faites-vous là et quelle religion nouvelle pratiquez-vous donc ? leur dit-il. - La religion du vrai Dieu, du Dieu unique, répondit Mahomet, celle de notre père Abraham. «Dieu ma suscité pour la faire connaître aux hommes et les inviter à ladopter. O mon oncle ! nul nest plus digne que toi dentendre cet appel, dembrasser la vraie croyance et de maider à la répandre «- Fils de mon frère, répliqua Aboutaleb, je ne puis abjurer la religion de mes pères ; mais si on tattaque pour la tienne, je te défendrai ! » Puis, se tournant vers son fils Ali, quil avait livré à Mahomet pour lélever à la place des siens «Ton cousin Mohammed ne saurait rien tenseigner de mal, lui dit-il, sois donc toujours docile à ses inspirations ! Après Kadidjé et Ali, le troisième fidèle qui embrassa de confiance lislamisme, ou la religion de lentier abandon à la volonté de Dieu, fut Sayd, lesclave de Kadidjé, que Mahomet avait affranchi, et quil avait adopté pour fils. Un Arabe noble et dune beauté célèbre parmi les tribus, nommé pour cette distinction du visage El-Atik, fut le quatrième. II changea de nom en changeant de Dieu et sappela Aboubekre, ou le père de la Vierge, parce quil était père dAïché, ou Ayesha, jeune fille dune merveilleuse beauté, qui fut depuis lépouse de prédilection du prophète.
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