Omar, dirigeant de Médine la double campagne quil menait de front contre les Romains et contre la Perse, ordonna à larmé de Syrie de se joindre à larmée de lEuphrate pour livrer une bataille décisive aux Persans près de Cadésiah. Cette bataille dura trois jours. Les éléphants, citadelles mouvantes des Persans, étonnèrent dabord les Arabes ; mais le troisième jour les soldats du désert saguerrirent contre ces animaux bardés de fer, les frappèrent au ventre, aux yeux, à la trombe, et les firent retourner sanglants et furieux contre les Persans. Lélite de la Perse périt dans cette bataille, et dépeupla lempire des guerriers. Les dépouilles furent dignes de lopulence et de la renommée de la Perse. Après le prélèvement de trésors immenses pour la part du trésor public de Médine, chaque cavalier reçut six mille dirhems et chaque fantassin deux mille. Le lieutenant dOmar qui remporta cette victoire décisive sappelait Said Said demanda à Ornar ce quil fallait faire de ce qui reste des dépouilles après cette distribution. «Donnez-en une part supplémentaire, répondit le khalife, à tous ceux qui pourront réciter de mémoire les plus longs passages du Coran. Ainr, un de ses lieutenants, quoiquil fût poète, nen put réciter que la première ligne Au nom de Dieu clément et miséricordieux ». On rit de son ignorance. Amr sindigna de ces railleries. «Nous autres enfants de tentes de Zobayd, dit-il en vers improvisés devant Said, si nous sommes tués dans le combat, on ne nous pleure pas. On nous admet à légalité de partage quand il y a des blessures et la mort à recevoir ; niais quand ce sont des dinars dor, légalité cesse, et on nous demande si nous savons réciter le Coran. » Omar, informé de ces plaintes dAmr, lui fit faire justice. Amr, ancien compagnon et rival dAntar, lAchille et lhonneur des Arabes, avait vécu plus dun siècle à lépoque de la guerre de Perse. Il combattit plusieurs années encore, et ne déposa les armes quavec la vie. La capitale de la Perse, Madaïn, les deux villes, parce que lon comprenait sous ce nom Ctésiphon et Séleucie, fut prise et détruite, et lon vit bientôt sélever les nouvelles villes de Koufah et de Bassora ; tout céda à lascendant des musulmans, après la bataille de Néhavend, ou victoire des victoires, les Persans reconnurent le prophète, ou se soumirent au tribut.
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